lundi 25 juin 2012

Camarade Harlem, la réalité dépasse le désir ....

Dans un récent interview au Parisien,  Harlem Désir n° 2 du Parti socialiste affirme qu'il y aura moins de remplacements des départs à la retraite dans la Fonction Publique. Ce Monsieur ne faisant pas partie du Gouvernement, je suppose donc qu'il s'exprime au nom du Parti socialiste...

"Nous ferons ci...nous ferons ça..." affirme t-il du haut de son piédestal...Je croyais naïvement qu'un parti politique existait pour  mettre en débat des propositions partagées majoritairement par ses adhérents, et  mettre en œuvre les moyens appropriés pour que ces propositions aboutissent, en toute indépendance par rapport au Gouvernement en place.

Je constate comme d'habitude, que le parti majoritaire enfile ses gros godillots pour accompagner les éléments de langage distillés par le pouvoir...

Certes, il n'y a rien de nouveau sous le soleil...Mais que le n° 2 du PS chausse les gros sabots du populisme pour justifier la politique de rigueur qui va être menée par le gouvernement, ne me semble pas être une attitude digne, par rapport aux électeurs qui ont voté Hollande pour virer Sarkozy.

"Il y a des administrations dans lesquelles il y a des gains de productivité à faire. On peut utiliser l'informatique par exemple dans l'administration fiscale..." affirme t-il benoîtement...Taper sur les impôts, c'est certes très porteur auprès du "petit peuple"...


Mais cette déclaration est proprement ahurissante de la part d'un responsable du parti majoritaire de gauche. Mais qu'est-ce qu'il croit ce Monsieur ? L'administration fiscale en est encore à la plume Sergent Major ?

Pour avoir travaillé dans cette administration pendant quarante ans, je peux témoigner que si au départ , j'ai connu la "demoiselle du téléphone", quand je suis parti  le système informatique qui était en place, était un de ceux qui étaient enviés par tous les autres ministères et aussi par beaucoup de pays de l'Union Européenne...

Ahurissant aussi que Monsieur Harlem Désir ne sache pas que l'administration fiscale n'existe plus, pour avoir été remplacée par la Direction des Finances Publiques, issue de la fusion de la Direction Générale des Impôts et du Trésor Public. Fusion décidée au nom de l'idéologie des gains de productivité, et du dogme des suppressions d'emplois : cette administration a déjà servi de laboratoire (2 départs à la retraite sur 3 non remplacés), Monsieur Harlem Désir veut-il ne plus remplacer un seul départ en retraite dans cette administration? Est-ce que les adhérents de son parti sont d'accord?

Car il faudra assumer alors les dégâts humains que cette administration respectable n'avait jamais connu auparavant : suicides avérés et tentatives de suicide sur les lieux de travail, souffrance permanente au travail, pétages de plomb réguliers dans les services... 

Et il me semblait que pendant la campagne électorale, il fut question d'une grande réforme fiscale pour réduire le déficit, tout en assurant l'équité et l'égalité entre les citoyens. J'approuve bien entendu cette orientation, qui est une orientation politique. Un responsable politique du parti majoritaire au pouvoir se doit donc de faire passer ce message avant tout autre, et non pas reprendre le même discours que, ceux qui étaient aux affaires avant lui distillaient dans les médias aux ordres...

Faisons la réforme fiscale que la majorité de nos concitoyens attendent, et après, regardons quel moyens l’État doit mettre en œuvre pour que cette réforme aboutisse...

Bien sur qu'il faut réformer l’État, mais la réforme doit être mise en place pour le bien de tous...C'est cela une vraie politique de gauche!

"Face au monde qui change, il vaut mieux penser le changement que changer le pansement..." (Francis Blanche)


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