mardi 29 juillet 2014

Coup de soleil sur Gaza


Je relaie ce soir l’appel de l’association « Coup de soleil ». Cette association française, créée par des "pieds noirs" progressistes, Juifs, Chrétiens, athées et des Algériens veut contribuer à bâtir une «société française sûre d’elle-même, ouverte au monde et fraternelle» (art. 2 des statuts). Elle inscrit résolument son action dans le cadre d’une communauté de destin entre les peuples de la Méditerranée occidentale.

Madame, Monsieur, chers amis,

Ce matin, j’entendais sur les ondes les témoignages poignants de familles de Gaza, des chrétiens et des musulmans, réfugiés dans la plus grande église de la ville et qui tentaient ensemble, à l’occasion de la fête de l’Aïd, d’oublier quelques instants le véritable enfer que vit, depuis 3 semaines maintenant, la population de l’enclave palestinienne. Le bilan est lourd et terriblement disproportionné : près de 1100 morts à la date du 28 juillet (une énorme majorité de civils, femmes et enfants) côté palestinien et une cinquantaine de morts (essentiellement des soldats) côté israélien.

En 1993 pourtant Yitzhak Rabin et Yasser Arafat signaient les accords d’Oslo sur la base des résolutions des Nations-Unies : deux Etats souverains se partageraient la Palestine « historique » dans les frontières de 1967, avec Jérusalem pour capitale des deux Etats. Les deux adversaires se donnaient cinq ans pour parvenir, à l’horizon de 1999, à la paix et à la sécurité pour les deux peuples, mettant ainsi fin à un terrible conflit d’un demi siècle ! Les deux leaders ont disparu, le premier assassiné en 1995, le second en 2004. Dès l’an 2000, après la provocation d’Ariel Sharon sur l’esplanade des Mosquées et la seconde Intifada et plus encore après les attentats du 11 septembre 2001, le processus de paix a été peu à peu vidé de sa substance : humiliations quotidiennes envers les Palestiniens enfermés dans leurs villes par les barbelés, les check-points et le Mur, arrestations arbitraires, emprisonnements sans jugement, poursuite inexorable de la colonisation, éclatement du territoire palestinien fracturé par les colonies, les terrains militaires, les « réserves naturelles », les routes réservées aux colons, etc. L’incompréhension, la peur, la colère et la haine ont ainsi rongé les cœurs, de part et d’autre, entrainant les deux peuples vers le gouffre.

Cette tragédie du Proche-Orient, dans sa gravité accrue, commence aussi à fracturer la société française, au grand bonheur des judéophobes, arabophobes et racistes de tout poil. Bref, chez nous, comme en Israël et en Palestine, ce sont les extrémistes qui se frottent les mains.

Avec retard et sans hélas beaucoup de succès pour l’instant, la diplomatie internationale a commencé à s’activer pour obtenir un cessez le feu. Cessez le feu qui n’aura de chance de déboucher sur la paix que si les problèmes de fond sont vite remis sur la table des négociations. Car la paix, tant attendue par ces deux peuples amis, ne peut reposer que sur la justice, dans le respect des droits humains et du droit international ! Mais imposer cela ne relève pas, bien sûr, des modestes moyens d’une association comme la nôtre (1).

Pour autant, là où IL Y A URGENCE et là où NOUS POUVONS AGIR, c’est en matière de solidarité concrète envers les populations de Gaza. 170.000 familles déplacées (leur maison détruite), plus de 6.000 blessés ont besoin de pouvoir manger, boire, se vêtir, se soigner...

Le ministère français des affaires étrangères vient d’ouvrir un compte spécial, alimenté par l’Etat français à hauteur de 3 millions d’euros (+8 millions d’euros directement versés à l’Autorité nationale palestinienne) et qui est désormais ouvert aux versements des collectivités territoriales (villes, métropoles, départements et régions) et des associations. Ce compte fonctionne déjà et a permis au Consulat général de France à Jérusalem de faire parvenir aux ONG présentes sur place de quoi faire face aux premières urgences : nourriture, vêtements, médicaments, réfection minimale des dispensaires et des hôpitaux, soutien psychologique aux personnels locaux de santé, etc.
Nous vous invitons donc instamment à adresser TRÈS VITE à Coup de soleil un don financier qui permette d’alimenter ce fonds d’aide d’urgence aux Palestiniens de Gaza. Rédigez-votre chèque à l’ordre de « Coup de soleil / Solidarité » et mettez le sous enveloppe à notre adresse « Coup de soleil / Solidarité, BP 2433, 75024 Paris CEDEX 01 ». L’association versera tous les dix jours sur le compte national ouvert au ministère, les sommes qu’elle aura recueillies. Les donateurs seront naturellement informés régulièrement des résultats de cette opération.

Un très grand merci à toutes et à tous. Nous sommes persuadés que les adhérents de Coup de soleil et tous leurs amis sauront manifester leur pleine solidarité.

Pour le Bureau national de l’association,

Le président de Coup de soleil

Georges MORIN


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