En mai 1968, cette affiche fleurissait sur les murs...En mai 1968, j'avais 20 ans...Ma génération était dans la rue pour dire " 10 ans, ça suffit !"...Un an après, le "Grand Charles " démissionnait...
En mai 1968, à 20 ans on était encore mineur...Et bien sûr, la société bien assise sur son fondement catholique et bourgeois regardait d'une manière condescendante cette agitation, avant que la trouille ne s'empare de leurs certitudes...
Mais en mai 68, au départ, les partis et organisations progressistes regardaient également d'un très mauvais œil toute cette agitation...Pour les partis traditionnels de gauche, il était inconcevable que des jeunes "inorganisés" manifestent dans la rue, avec leur manière de faire, y compris violente, avec leurs revendications de libération de la parole et des mœurs...C'étaient ceux que les partis traditionnels de gauche appelaient les "gauchistes"...Un mot que l'on retrouve parfois maintenant ici et là, pour qualifier des blogueurs qui se revendiquent militants du PS ! Camarades blogueurs réactionnaires, révisez votre histoire !
Hier, les jeunes étaient dans la rue pour manifester en réaction à la montée du F haine...Contre le FN ou pour dénoncer les idées véhiculées par cette mouvance, peu importe...L'essentiel était que la jeune génération se retrouve dans la rue pour dire que l'avenir que propose ce mouvement, ce n'est pas celui qu'ils veulent...Pour dire aussi que si les médias disent que la jeunesse a voté FN, eux, ils ne l'avaient pas fait...
Et ce matin, j'ai eu comme un sentiment de déjà vu, lorsque j'ai lu certains commentaires de blogueurs qui s'affichent comme soutien inconditionnels du gouvernement et du PS...A leurs yeux, manifester contre le FN, c'est lui donner de l'importance...La jeunesse est déjà sacrifiée par le système en place, il faudrait donc en plus qu'elle se taise ?
Je regrette, mais personnellement, je préfère entendre (et voir !) la gamine qui est sur la vidéo, plutôt que tous les vieux barbons qui sont aux affaires. Elle représente la continuité des utopies de mes 20 ans qui n'ont pas changées à l'automne de ma vie...
Je lui fais une grosse bise et je lui dis "Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi!"