mardi 31 mai 2011

Dame misère....

"On ne loge que l'argent en douce France, le pauvre et les rats se terrent dans les trous..." Cette phrase extraite de "Sodome",'une des plus puissantes chansons de Glenmor me revient en mémoire après avoir vu ce soir un film sur ARTE, intitulé "Travailler jusqu'au tombeau "...Il y a plus de 50 ans Glenmor, barde breton, poète et écrivain,  rugissait dans les tavernes enfumées de Montparnasse , refusait de voir sa Bretagne bafouée et criait sa révolte contre la société des biens pensants...Glenmor, Milig AR Scanv, que j'ai côtoyé dans ma jeunesse et qui fut un des  portes drapeau de la jeunesse bretonne, avec également Xavier Grall et Gilles Servat...
Ce soir ce film traitait de la paupérisation des retraités en Allemagne, en France et en Angleterre...Quand on est syndicaliste, on croit, non pas détenir la vérité, mais posséder une faculté d'analyse qui nous conforte dans la nécessité de revendiquer et de faire partager cette nécessité aux autres...
Mais quel choc ce soir avec l'entame de film ! A Berlin, une femme de 68 ans fait les poubelles, 7 jours sur 7, 8 à 9 heures par jour...pour récupérer des bouteilles vides afin de les déconsigner pour quelques euros..et cette femme a cotisé toute sa vie, car elle était infirmière puéricultrice ! C'est incroyable, choquant...mais c'est la réalité toute crue ! Et dire que c'est l'Allemagne qu'on nous donne en exemple ! Un autre exemple en France était tout aussi choquant : une femme de 78 ans était obligé de faire des petits boulot, car son mari étant décédé de maladie, elle ne touchait qu'une faible pension de reversion, ajoutée à sa petite retraite...
Ces exemples illustrent bien, entre autres, que ce sont les femmes seules qui sont en première ligne face au rouleau compresseur de l'ultra libéralisme qui ravage toute l'Europe...
Alors ce soir bien sûr, je m'interroge encore plus sur notre capacité collective à réagir...Indignons nous certes, mais le ras le bol ne suffit plus, il faut le concrétiser par des revendications unificatrices portés par une majorité de citoyens qui consentent à mettre l'intérêt général au dessus de leurs intérêts particuliers. Et cela, à mon avis ce n'est pas encore gagné. C'est ce que nous avons vu dans le conflit des retraites où un immense ras le bol s'est exprimé, mais on en est resté là. Peut êtres que les syndicats ont fait des erreurs de stratégie, mais les syndicats n'existent que parce qu'il y a des syndiqués. Et les syndiqués dans leur majorité sont restés sur une conception de la délégation de pouvoir, qui pouvait se justifier à un moment mais qui est complètement mortifère dans la situation actuelle...
Ne laissons pas au monde des affaires le soin de s'occuper de nos affaires !



"SODOME" et "PRINCES..." de Glenmor...Deux textes toujours d'actualité...

dimanche 29 mai 2011

Tolérance...Laïcité...Respect

Plus de 40 ans que j'ai fait mon trou dans mon coin, et plus de 40 ans que je m'arrête dans les bistrots qui jalonnent mon parcours journalier... Et plus de 40 ans que j'entends les mêmes discours...Les chômeurs, les arabes, les pédés, les bonnes femmes, voilà les plaies qu'il faut éradiquer pour les bons machos qui se disent vivre dans une société "normale" Mais c'est quoi la normalité ? Et c'est qui qui définit la norme ? Suis-je anormal parce que je ne partage pas leur point de vue ? Et pourquoi, quand je veux discuter, ça se termine soit par une dérobade (lâcheté ?) ou un affrontement stérile ?
Nous vivons dans une société où une majorité d'individus ne savent plus"ce que c'est qu'être deux", ne savent plus qu'ils existent parce que l'autre existe...Sans doute ce que voulait dire Jean Paul Sartre quand il affirmait que "l'enfer c'est les autres"...
 Il y a un an et demi, j'ai eu de la chance de faire un séjour à Alger, grâce à un de meilleurs potes...J'avoue que je suis tombé amoureux de cette ville et de sa population...Nous avons parcouru cette ville magnifique dans tous les sens,  de Bab El oued à la Casbah, en passant par tous les quartiers populaires.où nous avons toujours été accueillis à bras ouverts par les algérois...Et je me souviendrais toujours de la veille de notre départ, la veille de l'Aïd...C'est la fête annuelle qui rassemble toutes les familles, au même titre que Noël chez nous rassemble le cocon familial. Ce jour là, nous étions dans un bar , mon pote et moi , en train de nous arsouiller tranquillement au Pastaga (c'est la marque du pastis d'Alger), en refaisant le monde avec des copains algérois. C'était un bar comme tant d'autres à Alger, où l'on pouvait consommer de l'alcool, mais sans ostentation, dans un vrai respect des clients...
Évidemment, nous avons laissé passer le temps  et bien sûr au bout d'un nomment, nous avons eu faim. Comme c'était la veille de l'Aïd, pratiquement tous les restaurants étaient fermés pour permettre aux employés de rejoindre leur famille...
Un client au bar nous informe qu'une pizzéria à côté était ouverte et que nous pourrions nous sustenter sans problème...Nous l'avons remercié pour l'info, mais nous sommes restés à refaire le monde avec nos copains, qui se sont éclipsés peu après. Comme nous nous apprêtions à faire de même, nous avons vu ce même client arriver avec 2 pizzas qu'il a amené sur notre table...Nous avons déjà trouvé cette démarche extraordinaire, mais quand nous avons voulu le rembourser de son achat, il a refusé catégoriquement en nous disant "Bienvenue en Algérie"
Ce jour là, j'ai eu honte d'être Français !

mardi 24 mai 2011

En guise d'introduction

Bon ben ce soir c'est fait ! A force de naviguer sur le web pour lire les billets de mes blogueurs préférés, je me suis dit je pouvais aussi apporter mon fil à la toile...Je n'y connais rien dans les réseaux de Facebook où Twiter qui ont soit disant changé le monde dans les pays du Maghreb, mais la toile est quand même un  outil extraordinaire pour échanger sans contrainte, sans censure, un outil qui abolit les frontières, un outil qui participe à mon sens à la mondialisation des citoyens de la terre entière...
Et ce soir, je dois faire face au syndrome de la "feuille blanche"  Drôle de concept que la "feuille blanche" quand on tapote sur son clavier ! Quand je pense que j'ai débuté dans ma vie professionnelle avec un simple stylo bille, ce qui était déjà une révolution à l'époque dans une administration qui avait encore la nostalgie de la plume Sergent Major ! Et que dire du téléphone que j'ai découvert lors de ma première affectation, lorsqu'il fallait appeler "la demoiselle du téléphone" pour obtenir son correspondant ...J'ai eu la chance d'avoir vécu l'aventure technologique de la communication tout au long de ma vie professionnelle...Le passage du téléphone à l'automatique a déjà constitué une avancée formidable en ce qui me concerne...Quant à l'arrivée du fax, elle représentait un véritable révolution dans nos manières de fonctionner...Et l'informatique s'est mise en place avec des bécanes qui font partie actuellement du monde des ténèbres...Point de microprocesseurs, mais de solides ordinateurs qu'il fallait programmer en DOS pour un résultat pour nous extraordinaire, mais qui déclencherait l'hilarité d'un gamin de 5 ans !
Ce soir, je mesure le chemin parcouru qui me permet de rédiger ce billet...En 50 ans, notre société a connu un développement technologique extraordinaire...Mais comme pour toute chose, n'oublions pas l'histoire...Un peuple sans histoire est un peuple sans avenir !