Je relaie ce soir l’appel de l’association « Coup de soleil ». Cette association française, créée par des "pieds
noirs" progressistes, Juifs, Chrétiens, athées et des Algériens veut contribuer à bâtir une «société
française sûre d’elle-même, ouverte au monde et fraternelle» (art. 2
des statuts). Elle inscrit résolument son action dans le cadre d’une communauté
de destin entre les peuples
de la Méditerranée occidentale.
Madame,
Monsieur, chers amis,
Ce matin,
j’entendais sur les ondes les témoignages poignants de familles de Gaza, des
chrétiens et des musulmans, réfugiés dans la plus grande église de la ville et
qui tentaient ensemble, à l’occasion de la fête de l’Aïd, d’oublier quelques
instants le véritable enfer que vit, depuis 3 semaines maintenant, la
population de l’enclave palestinienne. Le bilan est lourd et terriblement
disproportionné : près de 1100 morts à la date du 28 juillet (une énorme
majorité de civils, femmes et enfants) côté palestinien et une cinquantaine de
morts (essentiellement des soldats) côté israélien.
En 1993
pourtant Yitzhak Rabin et Yasser Arafat signaient les accords d’Oslo sur la
base des résolutions des Nations-Unies : deux Etats souverains se
partageraient la Palestine « historique » dans les frontières de
1967, avec Jérusalem pour capitale des deux Etats. Les deux adversaires se
donnaient cinq ans pour parvenir, à l’horizon de 1999, à la paix et à la
sécurité pour les deux peuples, mettant ainsi fin à un terrible conflit d’un
demi siècle ! Les deux leaders ont disparu, le premier assassiné en 1995,
le second en 2004. Dès l’an 2000, après la provocation d’Ariel Sharon sur
l’esplanade des Mosquées et la seconde Intifada et plus encore après les
attentats du 11 septembre 2001, le processus de paix a été peu à peu vidé de sa
substance : humiliations quotidiennes envers les Palestiniens enfermés
dans leurs villes par les barbelés, les check-points et le Mur, arrestations
arbitraires, emprisonnements sans jugement, poursuite inexorable de la
colonisation, éclatement du territoire palestinien fracturé par les colonies,
les terrains militaires, les « réserves naturelles », les routes
réservées aux colons, etc. L’incompréhension, la peur, la colère et la haine
ont ainsi rongé les cœurs, de part et d’autre, entrainant les deux peuples vers
le gouffre.
Cette tragédie
du Proche-Orient, dans sa gravité accrue, commence aussi à fracturer la société
française, au grand bonheur des judéophobes, arabophobes et racistes de tout
poil. Bref, chez nous, comme en Israël et en Palestine, ce sont les extrémistes
qui se frottent les mains.
Avec retard et
sans hélas beaucoup de succès pour l’instant, la diplomatie internationale a
commencé à s’activer pour obtenir un cessez le feu. Cessez le feu qui n’aura de
chance de déboucher sur la paix que si les problèmes de fond sont vite remis
sur la table des négociations. Car la paix, tant attendue par ces deux peuples
amis, ne peut reposer que sur la justice, dans le respect des droits humains et
du droit international ! Mais imposer cela ne relève pas, bien sûr, des
modestes moyens d’une association comme la nôtre (1).
Pour autant,
là où IL Y A URGENCE et là où NOUS POUVONS AGIR, c’est en matière de solidarité
concrète envers les populations de Gaza. 170.000 familles déplacées (leur
maison détruite), plus de 6.000 blessés ont besoin de pouvoir manger, boire, se
vêtir, se soigner...
Le ministère
français des affaires étrangères vient d’ouvrir un compte spécial, alimenté par l’Etat français à hauteur de 3 millions d’euros (+8
millions d’euros directement versés à l’Autorité nationale palestinienne) et
qui est désormais ouvert aux versements des
collectivités territoriales (villes,
métropoles, départements et régions) et des associations.
Ce compte fonctionne déjà et a permis au Consulat général de France à Jérusalem
de faire parvenir aux ONG présentes sur place de quoi faire face aux premières
urgences : nourriture, vêtements, médicaments, réfection minimale des
dispensaires et des hôpitaux, soutien psychologique aux personnels locaux de
santé, etc.
Nous vous
invitons donc instamment à adresser TRÈS VITE à Coup de soleil un don financier
qui permette d’alimenter
ce fonds d’aide d’urgence aux Palestiniens de Gaza. Rédigez-votre
chèque à l’ordre de « Coup de soleil / Solidarité » et mettez le sous
enveloppe à notre adresse « Coup de soleil / Solidarité, BP 2433, 75024 Paris CEDEX 01 ».
L’association versera tous les dix jours sur le compte national ouvert au
ministère, les sommes qu’elle aura recueillies. Les donateurs seront
naturellement informés régulièrement des résultats de cette opération.
Un très grand merci à toutes et à tous. Nous sommes persuadés que les adhérents de Coup de soleil et tous leurs amis sauront manifester leur pleine solidarité.
Pour le Bureau national de l’association,
Le président de Coup de soleil
Georges MORIN