jeudi 14 janvier 2016

Je suis GOODYEAR !

Depuis 2 jours, je suis triste, abasourdi, mais aussi révolté et en colère...Révolté et en colère parce qu'en France on va en prison lorsqu'on défend son emploi et qu'on peut être ministre quand on planque son fric à l'étranger... .Après les salariés d’Air France,  le gouvernement qui se dit de gauche envoie 8 syndicalistes CGT en prison coupables d’avoir osé défendre leur outil de travail.

Un gouvernement qui ferme les yeux sur toutes les escroqueries et violences patronales mais frappe avec aveuglement et arrogance les militants de la CGT qui s’opposent à la destruction industrielle, à l’austérité. Un gouvernement qui est devenu l'exécuteur des basses œuvres du MEDEF...
Les 7 longues années de lutte des salariés de Goodyear, face à la multinationale, ont été marquées de conflits durs et âpres avec un patronat violent ayant recours à des vigiles, des hommes de main omniprésents dans les ateliers, l’entreprise, pour faire peur, faire taire les salariés et leur faire accepter la fermeture de leur usine.
Toutes les plaintes des militants CGT Goodyear pour que le droit du travail, la santé des salariés soient respectés, ont été déposées au commissariat, transmises au Procureur de la République ; mais mises au panier et classées sans suite.
Après 7 années de combat, un accord est signé entre la direction et la CGT, avec des dimensions sociales et l’abandon de toutes les procédures judiciaires à l’encontre des militants CGT.
Le Procureur de la République, sans doute soutenu par sa hiérarchie, décide seul de poursuivre l’action devant les tribunaux contre 8 militants CGT. Il demande au juge de condamner ces 8 militants à 24 mois de prison dont la moitié ferme. Le juge vient de prendre la décision de suivre le procureur en condamnant 8 représentants des salariés de Goodyear à 24 mois de prison dont 9 mois fermes avec 5 années de mise à l’épreuve.

C’est la première fois dans l’histoire de la République que, sous un gouvernement dit « de gauche », de telles peines sont infligées à des syndicalistes. Le gouvernement devra rendre des comptes aux salariés, à la population, aux électeurs le moment venu.Le gouvernement est responsable de la justice de son pays ! 
Une justice qui place le militant syndical au rang de criminel est une justice de classe. Il y a quand même deux poids et deux mesures entre la condamnation des syndicalistes de Goodyear et la lenteur de l'instruction de l'incendie du centre des impôts et du siège de la MSA de Morlaix dans la nuit du 19 au 20 septembre 2014, alors que les auteurs ont parfaitement identifiés par les "forces de l'ordre" qui, il est vrai, ont fait preuve d'une passivité surprenante cette nuit là...Sans compter le  soutien sans réserves de la FDSEA du Finistère qui s'est félicitée de cette action criminelle...


Le candidat Hollande en personne était venu  sur le parking de Goodyear dire que "lui président", il empêcherait la fermeture du site...Depuis, 1173 salariés jetés dehors, poussés vers la dépression, le divorce, l'alcoolisme, la drogue, le RSA...

14 salariés se sont suicidés...Alors, elle est où la violence, quand aucune poursuite n'est engagée par la justice sur le fondement de l'article 223-13 du Code pénal qui stipule que :" le fait de provoquer au suicide d'autrui est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende lorsque la provocation a été suivie du suicide ou d'une tentative de suicide..." ?

 Alors oui, je suis Goodyear ! Oui, il est temps que les salariés relèvent la tête et se libèrent du carcan dans lequel ont veut les enfermer...Quand on commence à réprimer brutalement les gens qui se battent pour leur quotidien, pour l'avenir de leurs enfants, c'est la devise de la République "Liberté, Égalité, Fraternité" qui est en danger, et c'est annonciateur de dérives qu'on n'a pas le droit de laisser passer.

Alors oui, je signe la pétition adressée au Président de la République qui a recueilli près de 60 000 signatures en 2 jours....Signez et faites signer pour montrer que la solidarité existe encore dans ce pays....Signez et faites signer pour que le jour de l'appel du jugement, le "peuple de France" fasse entendre sa voix lors des rassemblements de soutien qui seront organisés.