Depuis 2 jours, je suis triste, abasourdi, mais aussi révolté et en colère...Révolté et en colère parce qu'en France on va en prison lorsqu'on défend son emploi et qu'on peut être ministre quand on
planque son fric à l'étranger... .Après les salariés d’Air France, le gouvernement qui se dit
de gauche envoie 8 syndicalistes CGT en prison coupables d’avoir osé défendre
leur outil de travail.
Un gouvernement qui ferme les yeux sur toutes les escroqueries et
violences patronales mais frappe avec aveuglement et arrogance les militants de
la CGT qui s’opposent à la destruction industrielle, à
l’austérité. Un gouvernement qui est devenu l'exécuteur des basses œuvres du MEDEF...
Les 7 longues années de lutte des
salariés de Goodyear, face à la multinationale, ont été marquées de conflits
durs et âpres avec un patronat violent ayant recours à des vigiles, des hommes
de main omniprésents dans les ateliers, l’entreprise, pour faire peur, faire
taire les salariés et leur faire accepter la fermeture de leur usine.
Toutes les plaintes des militants CGT Goodyear pour que le droit du
travail, la santé des salariés soient respectés, ont été déposées au
commissariat, transmises au Procureur de la République ; mais mises au
panier et classées sans suite.
Après 7 années de combat, un accord est signé entre la direction et la CGT,
avec des dimensions sociales et l’abandon de toutes les procédures judiciaires à
l’encontre des militants CGT.
Le Procureur de la République, sans doute soutenu par sa hiérarchie, décide seul de poursuivre l’action devant les tribunaux contre
8 militants CGT. Il demande au juge de condamner ces 8 militants à 24 mois de
prison dont la moitié ferme. Le juge vient de prendre la décision de suivre le
procureur en condamnant 8 représentants des salariés de Goodyear à 24 mois de
prison dont 9 mois fermes avec 5 années de mise à l’épreuve.
C’est la première fois dans l’histoire de la République que, sous un
gouvernement dit « de gauche », de telles peines sont infligées à des
syndicalistes. Le gouvernement devra rendre des comptes aux salariés, à la
population, aux électeurs le moment venu.Le gouvernement est responsable de la justice de son pays !
Une
justice qui place le militant syndical au rang de criminel est une justice de
classe. Il y a quand même deux poids et deux mesures entre la condamnation des syndicalistes de Goodyear et la lenteur de l'instruction de l'incendie du centre des impôts et du siège de la MSA de Morlaix dans la nuit du 19 au 20 septembre 2014, alors que les auteurs ont parfaitement identifiés par les "forces de l'ordre" qui, il est vrai, ont fait preuve d'une passivité surprenante cette nuit là...Sans compter le soutien sans réserves de la FDSEA du Finistère qui s'est félicitée de cette action criminelle...
Le candidat Hollande en personne était venu sur le parking de Goodyear
dire que "lui président", il empêcherait la fermeture du site...Depuis, 1173 salariés jetés dehors, poussés vers la dépression, le divorce, l'alcoolisme, la drogue, le RSA...
14 salariés se sont suicidés...Alors, elle est où la violence, quand aucune poursuite n'est engagée par la justice sur le fondement de l'article 223-13 du Code pénal qui stipule que :" le fait de provoquer au suicide d'autrui est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende lorsque la provocation a été suivie du suicide ou d'une tentative de suicide..." ?
Alors oui, je suis Goodyear ! Oui, il est temps que les salariés relèvent la tête et se libèrent du carcan dans lequel ont veut les enfermer...Quand on commence à réprimer brutalement les gens qui se battent pour leur quotidien, pour l'avenir de leurs enfants, c'est la devise de la République "Liberté, Égalité, Fraternité" qui est en danger, et c'est annonciateur de dérives qu'on n'a pas le droit de laisser passer.
Alors oui, je signe la pétition adressée au Président de la République qui a recueilli près de 60 000 signatures en 2 jours....Signez et faites signer pour montrer que la solidarité existe encore dans ce pays....Signez et faites signer pour que le jour de l'appel du jugement, le "peuple de France" fasse entendre sa voix lors des rassemblements de soutien qui seront organisés.