Ce soir, j'ai une pensée très particulière pour mon ami Ferhat et son épouse Nacera qui m'accueillirent chez eux en novembre 2009 dans la région d'Alger...Deux médecins qui ont vécu la période noire des années 1990, la période de la terreur islamiste menée contre le peuple algérien. Mais ils ont choisi de rester en Algérie parce que c'est leur pays et qu'ils sont au service de leur peuple et de leur pays...
L'Algérie...J'ai 14 ans lorsque les accords d' Evian entérinent un cessez le feu entre le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne et le Gouvernement Français...Un cessez le feu qui reconnait de facto que c'est bien une guerre qui a eu lieu en Algérie, et non pas une simple opération du maintien de l'ordre pour garantir l'entité du territoire national, comme le développe le Ministre de l'intérieur en 1954 en affirmant que "l'Algérie, c'est la France" ...
La guerre d'Algérie a marqué mon enfance...Dans mon milieu familial, mais aussi parce qu'en 1960 je me suis retrouvé intégré à l'armée en tant qu'enfant de troupe et que cette guerre qui ne disait pas son nom a pesé sur le comportement des "éducateurs" qui nous prenaient en charge...
C'est pour cela que lorsque j'ai déambulé dans les rues d'Alger en 2009, j'étais heureux...J'étais heureux de marcher dans Alger, la ville de tous les fantasmes de mon enfance, la ville de tous les fantasmes d'un demi siècle franchouillard, la ville de tous les fantasmes actuels...
J'étais heureux car j'ai côtoyé une population chaleureuse...J'ai côtoyé des jeunes... j'ai côtoyé des vieux...On a parlé ensemble...On a rigolé ensemble...Une vieille dame en costume traditionnel m'a embrassé et m'a dit merci...Quand je lui ai demandé pourquoi, elle m'a dit que c'était parce que j'étais un Français qui se promenait à Alger...
Ce soir je suis heureux , car François Hollande a déclaré devant le Parlement Algérien que pendant 132 ans, l'Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal, "la colonisation"...Il a aussi affirmé que "la vérité n'abime, pas, elle répare" et que cette vérité doit reconnaître que la guerre d'Algérie a été génératrice de "violences, d'injustices, de massacres, de tortures..."
Il n'en fallait pas plus pour que les nostalgiques des criminels de l'OAS , et autres nostalgiques du "bon temps des colonies" montent au créneau pour fustiger le discours que le Président de la République a tenu devant l'Assemblée Nationale Algérienne...Ainsi Gérard Longuet, le beau frère de Vincent Bolloré, élu comme sénateur de la République sous la bannière de l'UMP défend "le bilan du colonialisme"...Comme quoi se reconvertir sous un vernis républicain d'élu, ne l'empêche pas de garder ses idées de jeunesse qu'il défendait avec d'autres personnalités, lorsqu'il était un militant d'Occident, un mouvement d'extrême droite de la fin des années 60...
Un demi siècle après le cessez le feu, la guerre d'Algérie est une plaie qui a du mal à se refermer... C'était une guerre, et comme toutes les guerres, de la part des deux belligérants ce ne fut pas une guerre propre, ce ne fut pas une guerre en dentelles...Mais ce fut une guerre de libération nationale qui s'opposait au principe du colonialisme...Prenons acte de l'issue de ce conflit...
L' Algérie et la France ont une histoire commune..50 % des jeunes algériens sont au chômage...Le régime corrompu est pourri jusqu'à la moelle...Un terreau plus que favorable pour la mainmise d'une dictature islamiste radicale sur le pays...Avons nous le droit de laisser faire ?
L' Algérie et la France ont une histoire commune..50 % des jeunes algériens sont au chômage...Le régime corrompu est pourri jusqu'à la moelle...Un terreau plus que favorable pour la mainmise d'une dictature islamiste radicale sur le pays...Avons nous le droit de laisser faire ?
Beau billet.
RépondreSupprimerJ'ai été heureuse de ces paroles de reconnaissance, ayant vécu cette période par procuration, par mon frère rappelé, ensuite par mon jeune mari envoyé en "pacification" ... pendant ce temps-la les explosions au plastic se multipliaient en Métroppole. Les nostalgiques des sixties oublient allègrement ces années-là.
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