dimanche 10 février 2013

Florange, l'acier trompé...

"Florange, l'acier trompé"...C'est le titre du.film de Tristan Thil que je viens de regarder  sur Public Sénat... Un film qui retrace les mois de résistance des salariés d'Arcelor Mital de Florange qui se battent contre les promesses trahies, contre l'inhumanité, contre le mensonge, contre la tromperie politique. 


Ce film sera rediffusé lundi 11/02/2013 à 17h15 et samedi 16/02/2013 à 15h15.

Ce film est à voir absolument, que l'on soit d'accord ou pas d'accord avec ce qui se passe à Florange. Car il laisse la parole aux acteurs de ce conflit, salariés et responsables syndicaux. Il les suit dans leur vie de tous les jours, depuis les promesses des candidats aux présidentielles jusqu'à ce qu'ils appellent "la trahison"...

De l'émotion, des gros plans sur des visages qui en disent plus long que tous les commentaires des "experts"...Des paroles fortes, des paroles dignes, sur lesquelles devraient s'appuyer tous les salariés pour mener la lutte...

En tant que syndicaliste, j'ai retenu une phrase prononcée lors d'une réunion des responsables syndicaux : "si les salariés ne suivent pas, c'est que nous n'avons pas fait notre boulot..." Quelle lucidité dans un tel conflit et quelle très belle définition du militant syndical...Une phrase à méditer par tous les anti-syndicalistes primaires...

Un débat  autour de Benoît Duquesne, journaliste attitré de LCP, a réuni ensuite autour de la table Tristan Thil l'auteur du film, Edouard Martin, syndicaliste CFDT porte parole de l'intersyndicale de Florange, le député PS local, un certain M. Todeschini, Jean Arthuis sénateur centriste, ancien ministre du Budget, et l'inneffable Elie Cohen, "économiste" patenté chien de garde de l'économie de marché et de la mondialisation..

S'il est vrai que le film est d'une qualité exceptionnelle tant  au niveau de la réalisaation qu'au niveau de l'investigation, il faut bien reconnaître que ce "débat" n'a rien amené de plus pour approfondir le sujet...Le réalisateur du film n'a eu droit de s'exprimer que pendant quelques minutes...Jean Arthuis que je ne connaissais pas comme un spécialiste du dosssier, a parlé de saturation du marché de l'acier (donc, soyons raisonnables, acceptons la fermeture de Florange, au nom des impératifs du "marché"), en oubliant de dire que Mittal est en train d'organiser la pénurie mondiale pour maintenir les cours au plus haut...Dès qu' Edouard Martin, le syndicaliste qui connaît son dossier sur le bout des doigts prenait la parole, il était constamment coupé par Elie Cohen qui bouffi de suffisance, affichait son mépris vis à vis de lui en brassant des généralités qu'il affirme comme des vérités intangibles...Et que dire de l'animateur qui fait le coup de la compassion vis à vis d'Edouard Martin : "vous êtes fatigué...etc"...ce qu'on décrypte par "on comprend bien que l'émotion vous submerge sur ce sujet, donc..."



Bref, un chaine comme "Public Sénat", qui se veut pourtant un média de référence, est autant sensible que les autres au lobbying organisé et planifié par des professionnels ayant pignon sur rue...Edifiant n'est-ce pas ? "Ethiquement vôtre" qu'ils disent...

Les salariés et leurs représentants syndicaux se trompent, c'est "le marché" qui a raison...Les salariés sont des ignares qui n'ont aucune raison objective de se battre, et ce n'est pas Jacques Attali, ancien conseiller de François Mitterand et qui a "le coeur à gauche" qui me démentira. Dans cette prestation à BFM TV, il y a deux mois ce sinistre individu qui ne doit pas connaître les fins de mois au 15 du mois, assène sa vérité qui doit être celle que tout le monde doit impérativement partager : "Florange, ça n'a aucune importance...Ces gens là ne sont pas menacés par le chômage ou quoi que ce soit..."


Répugnant ! Et dire que ce mode de pensée unique est celui qui est distillé par le "think tank" proche du parti socialiste, Terra Nova dont François Chérèque vient de prendre la présidence !

Mais qu'est-ce qu'on attend pour prendre les piques et les fourches pour leur tanner le cul à tous ces enfoirés?

2 commentaires:

  1. Un excellent documentaire d'un jeune cinéaste qui s'engage. Un débat pipé entre un syndicaliste qui n'usurpe pas le droit de parler au nom des salariés de Florange; à sa droite un sénateur PS aligné sur les positions gouvernementales, contre une nationalisation même temporaire; en face un sénateur CDI pour qui seules existent les lois du marché et un "expert".Le tout animé par un journaliste qui semblait vouloir mettre en évidence la parole méprisante de "l'expert". Le syndicaliste, qui ne s'en laissait pas compter, a eu raison de soulever la connivence de ce genre d'experts avec les multinationales industrielles et financières pour nous asséner la seule vérité dans les lois du marché.
    Au demeurant, Mittal, leader mondial du marché, n'est pas loing d'asséner sa propre et seule loi quand il aura absorbé la totalité du marché.C'est, me semble-t-il ce qu'Edouard Martin a voulu démontrer par la disparition progressive de la sidérurgie en Europe (France, Belgique, Luxembourg...)et des emplois directs et indirects qui partiront avec. Au total, ce débat laisse apparaître la vraie question: Au nom et au prétexte du marché, une poignée de magnats s'installent pour dominer le monde aux dépens des états-nation et des peuples. Peut-on laisser faire? La révolte et le combat des sidérurgistes de Florange est l'exemple d'une saine réaction, qui comme d'autres, ne doivent pas rester vaines.

    Maurice V.

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  2. Merci pour votre visite, mais la prochaine fois laissez un pseudo...

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