samedi 18 février 2012

Les communistes ne sont plus comme avant ?

Ce soir, je préfère que les autres parlent à ma place...Je laisse la parole à Christian RAUTH, acteur, scénariste et romancier, popularisé à la télé dans son rôle de "mulet" de Navarro.
Christian RAUTH était l'invité de la semaine de l'HUMA, qui comme toute les semaines,  fait appel à un acteur de la "société civile" pour commenter l'actualité à sa guise, suivant sa personnalité...

Cette chronique du 17 février était la dernière de la semaine... 
 
"Il paraît qu’il s’est excusé et a expliqué qu’il a voulu dire que… 

Saperlipopette ! Le jour où je rédige ma dernière chronique pour l’Huma, j’apprends 
qu’il n’y a plus de communistes en France ? C’est, m’a-t-on dit, une déclaration de François Hollande. Mais depuis, il paraît qu’il s’est excusé et a expliqué qu’il a voulu dire que… 
les communistes ne sont plus « comme avant ». Avant quoi ? Avant que ne disparaissent les femmes de ménage, les aveugles, les chômeurs pour n’être plus qu’aujourd’hui des techniciennes de surface, des non-voyants, des demandeurs d’emploi ? Décidément, je ne comprends rien à la politique. Suis-je mal-comprenant ? Expliquez-moi, Monsieur Hollande ! Les communistes seraient-ils un peu moins communistes, donc un peu plus réalistes ? Un peu moins staliniens, donc un peu plus fréquentables ? 
Moi, je pensais que les communistes étaient tous comme mon grand-père René. Il a commencé à travailler à l’âge de onze ans, a été de toutes les luttes depuis la naissance du PCF et vendait l’Huma tous les dimanches. Pour moi, 
le communisme, c’était lui : un militant de base désintéressé, fraternel, plein d’espoir et d’esprit de solidarité. De naïveté, aussi. On l’a trompé, René ! Est-ce pour cela qu’il est responsable des crimes de Staline ou des manquements de Thorez ? « Pourquoi tu t’énerves ? » dirait encore mon cousin Jeannot. 
À propos de ce mystérieux cousin dont j’ai parlé toute cette semaine, je vais lever le voile. Jeannot est le dernier vrai communiste de la famille, vu que René a pris sa retraite de chaudronnier-riveteur à soixante-cinq ans et est mort… 
à soixante-cinq ans, âge légal (à l’époque) pour crever usé. Je n’ai gardé de mon grand-père qu’une magnifique pelle à poussière, en acier. Il l’avait fabriquée pour sa femme, dans 
un reste de tôle. Vous verriez la qualité 
des points de soudure ! « Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, les souvenirs et les regrets aussi… tu vois, je n’ai pas oublié… » dit le poète. Monsieur Hollande, n’oubliez pas ceux que vous avez maladroitement fait disparaître. Ils chantent encore. 
Ils votent encore. À la pelle !"


C

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