dimanche 2 décembre 2012

Florange...le sauveur suprême...

"Il n 'y a pas de sauveur suprême,
"Ni Dieu, ni César, ni tribun,
"Producteurs sauvons nous nous mêmes
"Décrétons le salut commun..."

Aujourd'hui à Florange, ce couplet de l'Internationale semble avoir été rejeté dans les oubliettes de l'Histoire...Un article du Point m'apprend que ce matin 150 fidèles qui participaient à la messe de Florange avaient prié pour les sidérurgistes...

Ce n'est pas le fait qu'une communauté de fidèles se soit retrouvée à leur messe dominicale qui m'interpelle...Je suis agnostique...Je suis aussi un anticlérical, au sens où je combat toute forme d'oppression générée au nom d'une religion, et toutes les hypocrisies mortifères engendrées par ces mêmes religions...Je respecte profondément les femmes et les hommes sincères qui ont la foi, et qui mettent quotidiennement en œuvre dans leur vie les principes de leur religion...Les religions du Livre ont inventé le communisme depuis longtemps...

 

Ce qui m'interpelle, c'est qu'une messe  comme il s'en déroule tous les dimanches dans notre France profonde, fasse la une de l'actualité...A l'époque où le fidèle se fait de plus plus rare, le curé de Florange n'en attendait sans doute pas tant ... Quoique apparemment le produit de la quête n'a pas été à la hauteur de l'évènement médiatique...La baisse du pouvoir d'achat frappe aussi durement les fidèles !

Ce qui m'interpelle aussi, c'est le message qui est envoyé envers la population par ce genre de cérémonie...J'ai l'impression de revenir à l'obscurantisme que j'ai connu dans ma Bretagne natale quand j'étais gamin dans les années 50..."An aoutrou Person", le recteur (nom du curé en Bretagne), exerçait son ministère sans partage et régentait la vie des familles au nom de la religion catholique romaine, mais en oubliant souvent les préceptes de l’évangile...Honte à la fille qui avait péché et qui ne pouvait pas faire baptiser son "bâtard", honte à celle ou celui qui s'était donné la mort et qui devait être enterré "comme un chien", honte à ceux qui vivaient en dehors des "liens sacrés" du mariage...Honte à l'institutrice de Quimperlé qui avait divorcé...


Et bien sûr, étant reçu tous les dimanches après la grand-messe à la table des notables et des acteurs économiques du canton, le recteur distillait la bonne parole...Il fallait "gagner son pain à la sueur de son front", celui "qui donnait du travail" devait être respecté, l'ordre existant était un ordre divin car Dieu l'avait voulu ainsi et il saurait récompenser après leur passage dans cette "vallée de larmes", ses brebis obéissantes en les accueillant à bras ouverts dans son Paradis...Et il disait aussi que la femme devait "accoucher dans la douleur", car elle était responsable du "péché originel"...

Je ne veux pas faire de procès d'intention à ceux qui participaient à la messe de Florange ce matin, mais j'avoue qu'en lisant cet article j'ai ressenti comme une impression de "déjà vu"...

Florange vaut bien une messe ?




1 commentaire:

  1. On commence à prier pour les gens quand on ne sait plus quoi faire d'autre pour eux ...
    Apparemment, cela reste le recours suprême.

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